Suivi de la Chouette de Tengmalm en 2021 dans les Pyrénées occidentales

Au cours de l’automne 2020, la fructification du Hêtre a été abondante dans les forêts des Pyrénées occidentales, conduisant à une pullulation des rongeurs forestiers (mulots et Campagnol roussâtre) favorable à l’installation de la Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), bien connue pour son comportement nomade. Après 3 années de quasi-absence dans les forêts béarnaises, il était donc probable que le printemps 2021 verrait l’espèce se reproduire dans notre région.

En Béarn (Pyrénées-Atlantiques), le GOPA s’est investi dans l’organisation de prospections nocturnes puis dans la recherche et le suivi des nids. Parallèlement, des membres de l’association ont activement participé à la recherche de l’espèce dans le département des Hautes-Pyrénées, où des prospections étaient pour la première fois organisées sous la direction de l’Office National des Forêts. Ce travail s’inscrit dans la coordination effectuée par J.C. Auria (ONF), grâce à qui des autorisations dérogatoires aux restrictions de circulation dues à l’épidémie de COVID 19 ont pu être obtenues des services préfectoraux.

Un minimum de 31 mâles chanteurs de Chouette de Tengmalm ont été dénombrés en Béarn par les membres du GOPA au cours d’une soixantaine de journées (sorties nocturnes et diurnes cumulées). Les contacts avec l’espèce se sont répartis entre 982 et 1650 m d’altitude, dans des sapinières et sapinières-hêtraies présentant généralement une orientation à composante Nord. Malgré des efforts considérables de recherche jusque dans les versants les plus accidentés, seuls 3 nids ont pu être découverts cette saison. Notre hypothèse est qu’un nombre très réduit de femelles (rapporté à celui des mâles) était présent en 2021. En intégrant les données des autres participants (ONF, Parc national des Pyrénées, LPO Aquitaine…) le total est de 42 mâles chanteurs et 4 nids découverts dans les vallées béarnaises, desquels s’envoleront au moins 16 jeunes.

Dans les Hautes-Pyrénées, les prospections multipartenariales (ONF, PNP, OFB, Nature en Occitanie, GOPA…) ont permis de dénombrer 49 mâles chanteurs, pour la plupart situés dans l’Est du département. Neuf nids ont été découverts, parmi lesquels 7 suivis ont produit 30 jeunes (infos P. Berretrot / ONF).

Ces recherches ont permis de compléter les connaissances relatives à la répartition, l’habitat et la reproduction de la Chouette de Tengmalm en limite occidentale de son aire de répartition pyrénéenne. Nous espérons que nos données contribueront à la définition de mesures de gestion forestière compatibles avec la conservation à long terme de cette espèce si remarquable, à l’avenir malheureusement incertain dans nos montagnes.

Le Casseur d’os – volume 20

Le volume 20 de notre revue d’ornithologie de terrain Le Casseur d’os est paru !

Outre les traditionnelles Notes d’Ornithologie Pyrénéenne, vous y retrouverez notamment des articles et notes sur le Merle à plastron, les Aigles royal et ravisseur, le Rougequeue noir ou encore le Grand-Duc d’Europe, le Milan noir le Pic épeiche et la Bondrée apivore.

Vous pouvez consulter les résumés des articles sur la page correspondante : ici.

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Le Casseur d’os – volume 19

Le volume 19 du Casseur d’os, revue d’ornithologie de terrain éditée par le GOPA, est à l’impression et sera disponible en fin d’année.

Au sommaire, des articles sur les stationnements de Faucons hobereaux en Bigorre, la coloration du plumage du Gypaète barbu, les caractéristiques des arbres de nid chez le Pic épeiche … et bien d’autres !

Vous pouvez consulter les résumés des articles sur la page correspondante : ici

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Coloration du plumage chez le Gypaète barbu : nos résultats publiés !

Depuis l’été 2014, le GOPA (en partenariat avec un agent de l’Office National des Forêts) menait une étude sur la fréquentation par les Gypaètes barbus d’un site de coloration du plumage (voir l’actu : Gypaète barbu : premières images en nature du bain de boue ferrugineuse !). Des appareils photo/vidéo à déclenchement automatique, placés au niveau d’une source ferrugineuse utilisée par ces oiseaux, ont permis de collecter de nombreuses informations inédites sur ce comportement original.

Un article synthétisant les résultats obtenus est paru dans la revue Alauda (volume 87-1, 2019). Intitulé « Le comportement de coloration du plumage chez le Gypaète barbu : étude en nature dans les Pyrénées occidentales », il peut être téléchargé sur ce lien.

Lien vers la revue Alauda https://seofalauda.wixsite.com/seof

 

Suivi de la reproduction du pic de Lilford en vallée de Barétous

Le 30 mars 2019, H. Laffitte découvre une femelle en train de creuser une cavité de nidification dans un hêtre à une altitude d’environ 930 mètres en basse vallée de Barétous. Un suivi est mis en place permettant de situer l’éclosion des jeunes entre le 25 et le 28 avril.

Nous avons suivi les activités de nourrissage de ce couple durant 3 journées (13h45 et 2 fois 12h) plus 6 séances de 3h30 à 5h, soit environ 58 heures de présence, réparties lors des 3 stades assez équitablement.

Résultats bruts :

Stade I (adultes restent au nid après chaque apport) : 2 séances  pour une moyenne de 17,18 mn entre apports, soit 3,49 nourrissages/heure. F= 30 apports, M= 32 apports. 61 % des apports sont constitués de larves de xylophages.

Stade II (adultes rentrent complètement dans le nid et en ressortent après nourrissage): 3 séances pour une moyenne de 8,54 mn entre apports, soit 7,02 nourrissages/heure. F= 67 apports, M= 67 apports. 71 % des apports sont constitués de larves de xylophages.

Stade III (adultes nourrissent mais ne rentrent plus dans la cavité): 4 séances pour une moyenne de 7,17 mn entre apports, soit 8,36 nourrissages/heure. F= 81 apports, M= 74 apports. 70 % des apports sont constitués de larves de xylophages.

Comparaisons avec autres pays :

Ce nid contenait 3 jeunes (2 femelles et 1 mâle), l’envol s’étant produit le 23 mai en matinée pour la première femelle et le 25 mai en après-midi pour le mâle, le moins avancé de la couvée.

Particularités intéressantes :

Une Martre a été observée par 3 fois sur l’arbre de nid dont une où elle a atteint la cavité, située à environ 13 mètres de haut, y a inséré une patte avant de redescendre. Des traces de dents sont présentes sur le trou d’entrée, montrant la stratégie de ce prédateur pour éventrer la cavité : la branche supportant le nid était bien trop solide pour lui permettre d’arriver à ses fins.

Ce nid a aussi reçu la visite d’un écureuil à 2 reprises en moins de 30 minutes, la femelle finissant par le houspiller pour qu’il s’éloigne.

Enfin, une femelle « supplémentaire » a été vue venir à la cavité à 4 reprises, 3 fois la même matinée et la dernière le jour de l’envol du premier jeune, toutefois sans nourriture au bec.

Nous avons filmé (P. Navarre) les adultes nourrissant les jeunes durant une vingtaine d’heures dont vous pouvez voir un extrait grâce au lien ci-après. De nombreuses photos ont été réalisées également, tout ceci afin d’affiner la détermination des proies apportées aux jeunes.

Grâce à Erick et Quentin Champagne, nous avons pu baguer les 3 jeunes quelques jours avant l’envol, ce qui permettra de les identifier les années à venir au cas de rencontre dans ce secteur. Ces captures ont été effectuées dans le cadre d’un programme CRBPO intitulé « Éléments de dynamique de population du Pic à dos blanc pyrénéen Dendrocopos leucotos lilfordi (Pic de Lilford) par le biais de capture-marquage-recapture ; essai de caractérisation génétique et biométrique »

Participants pour le GOPA : J.L. Grangé, H. Laffitte, D. Laban, P. Marsaguet, P. Navarre, P. Urbina-Tobias (bagueur) et C. Guyot (aide-bagueur).

Film : le Pic de Lilford dans les Pyrénées

Le Pic de lillford (Dendrocopos leucotos lilfordi), endémique des Pyrénées occidentales et centrales (France et Espagne) fait l’objet d’études de terrain de notre part débutées dans les années 80 par J.L. Grangé.

Afin d’aller plus loin dans la connaissance de l’espèce, le GOPA a obtenu une autorisation de capture-baguage de la part du CRBPO en 2014, permettant la récolte de données inédites pour la population pyrénéenne: biométrie, étude du plumage et de la mue, analyses génétiques (J.M. Pons du MNHN de Paris)

Nous avons réalisé un film documentaire d’une durée de 15 minutes présentant l’espèce et le travail que nous effectuons, abondamment illustré d’images rares et retraçant les sessions de capture-baguage de l’espèce.

Le DVD est en vente , au prix de 9 euros (port compris)

Renseignements : gopa_sudouest@yahoo.fr

Commandes par courrier adressées à : GOPA MJC du Laü 81 Avenue du Loup 64000 PAU

 

Chouette de Tengmalm : une très bonne saison !

Au cours du printemps 2017, quelques membres du GOPA ont suivi de près la Chouette de Tengmalm dans les montagnes béarnaises. La fructification des hêtres, exceptionnellement abondante au cours de l’automne 2016, a logiquement entraîné une pullulation remarquable des micro-rongeurs forestiers (notamment Mulot sylvestre et Campagnol roussâtre). Les petites chouettes boréales ont su profiter de cette manne et sont revenues se reproduire en Béarn, après deux années de quasi-absence.

En collaboration avec l’Office National des Forêts, le Parc National des Pyrénées, la LPO Aquitaine et l’ONCFS, les sites de présence régulière ont été prospectés de nuit en février et mars afin de localiser les mâles chanteurs. Cette première étape a permis de dénombrer environ 20 chanteurs répartis sur 5 sites (sur un total d’environ 35 mâles pour tout le département des Pyrénées-Atlantiques).

Nous avons ensuite recherché les nids (cavités naturelles ou loges de Pics noirs), grâce à la fameuse technique du « grattage du tronc » qui incite la chouette couveuse à se montrer à l’entrée du trou. Les résultats furent réjouissants, puisque pas moins de 14 nids ont pu être découverts (dont 7 par les membres du GOPA) et suivis en collaboration avec l’ONF et le PNP. Les pontes ont été déposées dans la première quinzaine du mois de mars, et les jeunes ont quitté les nids début mai.

 

De nouvelles sessions d’enregistrements sonores (enregistreurs autonomes SM2) ont été effectuées à proximité de 3 nids, afin de compléter les données obtenues au cours des saisons 2012 et 2014.

En deux mois et demi, pas moins de 63 demi-journées ont été consacrées à ce suivi bénévole.

En conclusion, cette année 2017 a permis d’améliorer fortement les connaissances sur la répartition et les habitats de la Chouette de Tengmalm dans les Pyrénées-Atlantiques, préalable indispensable à la mise en oeuvre de mesures de protection de ses habitats.