Baguage

Les opérations de baguage sur le site de Villefranque au cours de l’été 2008 ont été l’occasion pour de nombreux membres du GOPA de découvrir cette activité, peu pratiquée dans notre région. Des questions ont naturellement suivi sur l’organisation générale du baguage en France.

La capture, le baguage et marquage des oiseaux sauvages à des fins d’études et de recherche sont soumis à autorisation et à des règles précises, édictées par le Centre de Recherche par le Baguage des Populations d’Oiseaux (CRBPO) du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Les opérations de capture qu’un bagueur peut organiser doivent par conséquent se conformer aux protocoles déterminés par le CRBPO ou agrées par lui. Ces protocoles constituent le Programme National de Recherches en Ornithologie (PNRO).En France, environ 350 bagueurs généralistes assurent la mise en oeuvre du PNRO.

Celui-ci est divisé en trois axes de recherches :

  • l’axe 1 comprend les protocoles fondés sur un baguage intensif de populations bien définies (i.e. nicheuses, hivernantes ou sédentaires). Ils sont basés sur le long terme et utilisent le principe de captures et recaptures locales (exemples : programme STOC ou protocoles présentés à titre individuel par un bagueur) ;
  • l’axe 2 comprend les suivis extensifs (espèces migratrices principalement) où le volume de capture sur une vaste échelle spatiale est recherché. Il n’y a pas de contrainte d’engagement de suivi sur un site précis, à l’inverse de l’axe 1 (exemples : migration postnuptiale des fauvettes paludicoles, baguage de certaines espèces gibiers).

Ces deux axes couvrent l’essentiel des activités de baguage. L’axe 3 est particulier : il comprend des thèmes de recherches à accès contrôlé, ou bien dont le bagueur souhaite conserver l’entière propriété des données.

Historiquement, le baguage est lié à l’étude du phénomène des migrations. Les sites majeurs d’étude de la voie de migration atlantique sont les suivants, du nord au sud : cordon dunaire de la Slack dans le Pas-de-Calais, marais du Hode en Seine-Maritime, roselière de Genêts en baie du Mont-Saint-Michel, baie d’Audierne dans le Finistère, roselières de Frossay et Donges dans l’estuaire de la Loire, lac de Grand-Lieu, marais de Moëze-Oléron, roselières de l’estuaire de la Gironde à Saint-Seurin-d’Uzet en Charente-Maritime, bassin d’Arcachon, et n’oublions pas bien sûr nos collègues et amis de la Mazière dans le Lot-et-Garonne. Le camp de Villefranque s’inscrit parfaitement dans cette continuité et vient combler un grand vide. Le cordon dunaire du sud des Landes présente également quelques attraits certains…

Aujourd’hui, les modèles d’analyse de « capture-recapture », développés depuis plus de 40 ans, ouvrent de nouvelles voies en dynamique de populations et sont largement utilisés à partir des données collectées dans l’axe 1 du PNRO. Les formations dispensées par le CRBPO aux bagueurs et surtout les compétences des biologistes du Muséum sont alors les bienvenues.

A titre indicatif, le bilan 2007 du baguage en France donne environ 250000 poses de bagues pour 50000 contrôles (capture d’un oiseau déjà porteur d’une bague) et 3500 reprises (oiseau tué porteur d’une bague, espèces gibiers essentiellement). L’espèce la plus baguée est la Fauvette à tête noire, suivent par exemple l’Hirondelle rustique, le Phragmite des joncs ou encore les Mésanges bleue et charbonnière.

Pour plus dinformation, visitez le site du CRBPO ou contactez-nous.

Jean-Marc Fourcade, Philippe Fontanilles

http://www.reseau-francais-ornithologie.fr/membres/oiso/

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