Activités

Depuis sa création, le GOPA s’est attaché à améliorer les connaissances sur l’avifaune des Pyrénées occidentales et du bassin de l’Adour, au travers d’études de terrain aboutissant à des publications.

Ces études et suivis sont effectués de manière entièrement bénévole, sur les fonds propres de l’association, souvent en collaboration avec d’autres structures.

Vous trouverez ci-après une présentation des principales activités de terrain en cours, ainsi que de certaines études réalisées ces dernières années.

Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez nous contacter par courriel (gopa_sudouest@yahoo.fr).

ÉTUDES ET SUIVIS EN COURS

Pic de Lilford

Le Pic de Lilford est le nom donné à la forme lilfordi du Pic à dos blanc Dendrocopos leucotos, qui habite les montagnes du sud de l’Europe dont les Pyrénées occidentales. En collaboration avec le Parc National des Pyrénées, le GOPA a déposé une demande de programme personnel de capture du Pic de Lilford avec deux principaux buts :

  • caractérisation génétique et biométrique de ce taxon par rapport aux autres taxons de Dendrocopos leucotos
  • obtention, à moyen terme, d’éléments de dynamique de population (fidélité au territoire, entre partenaires, taux de survie, etc…)

Un protocole de capture et de suivi précis a été établi (pose de bagues CRBPO et couleur, durée de chaque session, paramètres à mesurer, suivi postérieur du devenir des individus bagués, etc..). Une première campagne de terrain a été effectuée au cours du printemps 2014, permettant les premiers baguages et prélèvements de matériel biologique. Cette première année a surtout servi de test des procédures et d’adaptations régulières en fonction du comportement des couples, en définissant les périodes les plus efficaces pour les captures, tout en tenant compte de leurs conséquences éventuelles sur le devenir des reproductions.

En parallèle de ce programme, nous effectuons, depuis deux ans, des enregistrements des émissions vocales et tambourinements de l’espèce à l’aide d’une plateforme acoustique autonome. Les échantillons obtenus serviront à l’étude des émissions vocales et à leur comparaison avec celles du taxon leucotos.

Aigle royal

Chaque année les membres du GOPA effectuent le suivi de la reproduction de l’Aigle royal dans les vallées béarnaises. Des prospections collectives sont régulièrement organisées en mars-avril en collaboration avec le Parc National des Pyrénées et l’association Saiak, afin de rechercher de nouveaux couples et contrôler la reproduction sur les sites connus. Cette dynamique a abouti à la création du Réseau Aigles Pyrénées (http://reseau-aigles-pyrenees.jimdo.com/), qui permet l’échange d’informations entre les différents passionnés d’aigles d’un bout à l’autre de la chaîne.

Chouette de Tengmalm

La Chouette de Tengmalm est l’une des espèces nicheuses les moins bien connues des montagnes pyrénéennes occidentales. Sa reproduction n’a été prouvée dans les Pyrénées-Atlantiques qu’à partir de l’année 2000, dans une seule forêt de la vallée d’Ossau. Tout indique que la « Tengmalm » présente chez nous une population numériquement très faible et fluctuante, avec des exigences d’habitat que nous cernons encore assez mal.

Plusieurs membres du GOPA ont recherché assidûment l’espèce en 2014 dans les montagnes béarnaises. Un noyau d’au moins 5 mâles chanteurs a pu être mis en évidence en vallée d’Aspe, où un nid a été découvert dans une cavité naturelle. En vallée de Barétous, un autre nid découvert dans une loge de Pic noir, a permis l’envol d’au moins 4 jeunes.

Le bilan de cette saison 2014 est très positif, avec pour la première fois des reproductions certifiées en dehors de la vallée d’Ossau. Nous tenterons, au cours des saisons prochaines, de mieux comprendre les paramètres expliquant la répartition si localisée de l’espèce dans notre département.

Merle à plastron

Les Pyrénées occidentales constituent un terrain privilégié pour l’étude du Merle à plastron : l’espèce s’y reproduit communément (race alpestris, qui occupe les montagnes d’Europe centrale et occidentale) et y fait escale au moment de ses migrations (race alpestris et race torquatus qui se reproduit en Scandinavie et Grande-Bretagne).

Notre ambition est de travailler sur plusieurs thématiques :

  • comprendre la place de notre région dans les trajets migratoires suivis par cet oiseau. Nous espérons notamment expliquer la plus grande abondance de l’espèce lors du passage prénuptial. Ce premier travail se basera sur l’analyse de l’ensemble des reprises et contrôles d’oiseaux bagués dans toute l’Europe (base de données EURING), en lien avec David Arthur, spécialiste Ecossais du Merle à plastron ;
  •  identifier et décrire les meilleurs sites de stationnement prénuptial, afin de mieux cerner l’habitat des Merles à plastron en halte migratoire. Le suivi de ces sites, pouvant inclure des opérations de baguage, mettra en évidence la chronologie des stationnements et fournira des données sur le comportement alimentaire des oiseaux ;
  • évaluer la densité en merles nicheurs dans plusieurs types d’habitats des Pyrénées occidentales ;
  • affiner la répartition de l’espèce au Pays-Basque, en limite occidentale de son aire de répartition pyrénéenne.

Au final, les connaissances acquises permettront d’identifier les habitats prioritaires pour la conservation du Merle à plastron, espèce en fort déclin dans toute l’Europe. Des préconisations en termes de gestion, en lien avec les activités pastorales et forestières, pourront voir le jour.

Cavités de Picidés

Cette étude consiste à caractériser les sites de nidification des différentes espèces de pics du bassin de l’Adour. Une collecte de données est effectuée pour recueillir les renseignements suivants : commune, lieu-dit, altitude, type de forêt, exposition du site, arbre de nid (essence, état de l’arbre, hauteur, diamètre à 1,30 m), cavité (hauteur, diamètre à la cavité, orientation, sur tronc ou branche).

Après la publication des résultats sur les cavités de nidification du Pic à dos blanc (Le Casseur d’os, vol. 9) et du Pic noir (Le Casseur d’os, vol. 10), les données sur les autres espèces (Pics vert, de Sharpe, épeiche, épeichette, mar), pourtant plus communes, restent encore trop peu nombreuses pour être analysées. Même des informations partielles sont utiles et souhaitées ; n’hésitez pas à nous faire part de vos données !

Courlis cendré et Odonates sur la lande de Ger

La lande du camp militaire de Ger est le dernier site de reproduction du Courlis cendré dans le bassin de l’Adour. Chaque printemps, un comptage simultané des courlis est mis en œuvre par le GOPA. Ces dernières années, seuls 4 à 7 couples ont été repérés. Les incendies de fin d’hiver conjugués à la perte d’habitats (assèchement) et aux dérangements trop nombreux nous semblent être responsables la de régression des effectifs.

Le site fait depuis peu l’objet d’une convention de gestion entre l’Armée (propriétaire du site) et le Conservatoire d’Espaces Naturels (CEN) de Midi-Pyrénées. Sachant les connaissances acquises de longue date par les membres du GOPA sur ce site, le CEN nous a associés aux démarches d’inventaire devant aboutir à la mise en œuvre d’un plan de gestion de la lande. C’est dans ce cadre que plusieurs membres du GOPA ont réalisé en 2012 et 2013 un inventaire des Odonates (libellules) fréquentant la lande. Avec 35 espèces recensées, la lande de Ger héberge un cortège remarquable d’Odonates.

ÉTUDES ET SUIVIS RÉALISÉS

Monticole de roche

Une étude de la biologie de reproduction de cette espèce (très peu suivie en Europe) a été menée de 2008 à 2014 dans les Pyrénées occidentales. L’objectif était de déterminer les sites de nid, la phénologie des pontes et des envols, le rythme de nourrissage, le nombre de jeunes, la période de dépendance, etc. Les résultats sont en cours de publication dans la revue Nos Oiseaux.

Peuplements d’oiseaux forestiers des Pyrénées occidentales

Au cours des printemps 2008 à 2014, trois observateurs ont parcouru 20 forêts des montagnes pyrénéennes, depuis Banca (64) jusqu’à la vallée de Campan (65), afin d’y étudier les peuplements d’oiseaux nicheurs.

Au final, ce sont plus de 400 points d’écoute d’une durée de 20 minutes (méthode des Echantillonnages Ponctuels Simples) qui ont été réalisés, au cours desquels les oiseaux vus ou entendus, leur nombre ainsi que les caractéristiques du milieu (type de forêt, pourcentage de recouvrement des différentes strates, présence de bois mort, altitude, exposition…) ont été notés sur des fiches standardisées.

Les résultats (en cours d’analyse) viendront combler une lacune importante dans la connaissance des oiseaux de notre région.

Grand-duc d’Europe

En collaboration avec l’association Saiak et le Parc National des Pyrénées, le GOPA a effectué ces dernières années des prospections « Grand-duc » sur la majorité des sites favorables des Pyrénées occidentales. Les recherches se sont avérées difficiles et souvent décevantes, mais une bonne image de la répartition de l’espèce a pu être dégagée et de nombreuses données obtenues (résultats en cours de publication dans le Casseur d’os, vol. 14).

Camp de baguage au cirque du Litor

Des opérations de baguage ont été menées sur la commune d’Arbéost, au cirque du Litor, du 27/10 au 04/11/2012. La principale espèce « ciblée » était le Merle à plastron, pour lequel nous souhaitons améliorer nos connaissances sur la migration,ainsi que les autres passereaux dont les turdidés en migration également sur la période : grives et Merle noir.

Les opérations de captures débutaient avant l’heure du lever du soleil (afin d’ouvrir les filets sans faire fuir les oiseaux) puis duraient tout au long de la journée.

Si nous avons pu observer des Merles à plastron sur le site, nous n’avons malheureusement pas été en mesure d’en capturer. Au final, 203 oiseaux appartenant à 17 espèces différentes ont été bagués. Les espèces les plus communes au cours de la semaine ont été le Roitelet huppé, le Rougegorge familier, le Merle noir, la Mésange à longue queue et le Bouvreuil pivoine.

Faucon hobereau

La biologie de reproduction du Faucon hobereau a été étudiée de 2004 à 2011 dans les Hautes-Pyrénées. Un grand nombre d’informations ont été recueillies sur la densité de l’espèce, les sites de nid, la chronologie de la reproduction, la productivité et la désertion du site de naissance par les jeunes faucons (résultats publiés dans le Casseur d’os, vol. 11 et 12).

Chevêche d’Athéna

Les prospections sur cette espèce assez méconnue dans le piémont pyrénéen ont eu lieu de 2001 à 2010. De nombreuses communes des Landes, du Pays basque, du Béarn et de la Bigorre ont été parcourues, permettant de préciser la distribution de la Chevêche d’Athéna (résultats publiés dans le Casseur d’os, vol. 11).

Pic de Sharpe

Jusqu’à présent considéré comme une sous-espèce du Pic vert uniquement présente dans la péninsule ibérique et les Pyrénées orientales, le Pic de Sharpe a récemment été proposé au rang d’espèce. Au cours d’une étude de terrain de 4 années, nous avons pu mettre en évidence sa présence sur la majeure partie des Pyrénées occidentales, où il cohabite avec le Pic vert en zone de montagne et de piémont (résultats publiés dans le Casseur d’os, vol. 8).

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